Thursday, January 21, 2021

 

Je fus récemment interviewée par Joseph Sannicandro pour le blog Acloserlisten. Musicologue et journaliste, Joseph a une grande sensibilité pour les arts multidisciplinaires et la culture : l'essai introduisant l'interview audio présente avec finesse mes champs de recherche et de ma vie professionnelle.

Joseph Sannicandro interview me for Acloserlisten blog recently. It is an honor for me to be part of it! Musicologist, journalist, Joseph has a great sensibility toward multidisciplinary arts and culture: the essay introducing the audio interview presents a great scope in a fine way my fields of research and my professional life.

 


Wednesday, October 28, 2020

Participation à l'exposition de groupe Audiosphere au Museo Reina Sofia, Madrid, Espagne, jusqu'au 15 février 2021. Commissaire : Francisco Lopez.

By way of a selection of hundreds of sound works, Audiosphere. Sound Experimentation 1980-2020 looks to cover an historical and cultural void in terms of the recognition, exhibition and analysis of a key part of the recent changes that have taken place in the artistic conception of sound creation.
 
Conceived from a social perspective, and with the aim of revealing and providing context to reflect upon and discuss the techno-cultural changes that have occurred since the 1980s, the exhibition will present the work of a broad number of experimental sound artists, hailing from all over the world, the majority unknown to the contemporary art spectator. 

One of my music piece is include in the group exhibition Audiosphere at Museo Reina Sofia, Madrid, Spain, extended until February 15, 2021. Curator: Francisco Lopez.

Audiosphere exhibition, download for free the PDF catalogue,

English version: https://www.museoreinasofia.es/en/publicaciones/audiosphere

Wednesday, October 7, 2020

 

 Nouvellement publié!

«Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne – Sous l’angle de l’atmosphère », Vie des Arts, Montréal, no 261, automne 2020.

La collaboration que j’entretiens avec le duo d’artistes Virginie Laganière et Jean-Maxime Dufresne remonte à Fugue urbaine, une exposition de groupe initiée par la Fonderie Darling dont j’ai assuré le commissariat en 2010. Cet événement m’a permis de me familiariser avec leur démarche artistique et de découvrir que nous partageons des affinités en matière d’art sonore, et pour les thèmes qui valorisent les études culturelles. Le duo montréalais poursuit une pratique entrelaçant les arts visuels et médiatiques tout en s’alimentant d’autres disciplines, telles que l’anthropologie, l’architecture et les études urbaines. Quoiqu’ils aient chacun une pratique individuelle, en tandem ils s’intéressent aux territoires urbanisés et leurs réalités sociales, aux transformations de l’environnement construit et naturel, ainsi qu’à différentes formes de spéculation sur le futur. Complexes, leurs expositions témoignent d’une sensibilité particulière pour la psyché humaine et des climats socio-politiques.

Le thème central de ce présent profil d’artistes a émergé à la suite de la dernière exposition monographique A.L.M.A. [Acqua, Luce, Materia, Aria] (Occurrence, 2020) de Jean-Maxime Dufresne, qui élaborait sur les atmosphères de pouvoir à Rome, et de la publication du Journal for Architecture OASE, no 91, qui s’est notamment concentré sur les liens tissés entre l’architecture et l’atmosphère. Pour les arts visuels, ce dernier concept demeure un champ encore peu développé qui ouvre pourtant sur une dimension de nature subjective et intangible de l’œuvre d’art. Ce sont les matériaux méticuleusement choisis par Laganière et Dufresne qui génèrent l’ambiance, et selon leur mise en espace ils transmettent soit des états d’esprit, des sensations ou des pistes de lecture sur le contexte d’une recherche.

Lire la suite :  https://viedesarts.com/profils/virginie-laganiere-et-jean-maxime-dufresne-sous-langle-de-latmosphere/

 

Wednesday, September 9, 2020

La section GRANDE RENCONTRE DES ARTS MÉDIATIQUES EN GASPÉSIE dont je suis commissaire a été suspendue pour l'édition 2020. Afin de donner un aperçu de l'édition de l'an passé, nous diffusons une archive qui introduit la performance audio/visuelle/visual A SEISMOLOGY OF REMINISCENCE, primeur mondiale, 2019, Percé. 
Interview avec / with  Esther Bourdages, commissaire / curator
de la 5E GRANDE RENCONTRE DES ARTS MÉDIATIQUES EN GASPÉSIE  / 5th GRANDE RENCONTRE DES ARTS MÉDIATIQUES EN GASPÉSIE /et les artistes / and the artists:
Ivetta Sun Young Kang
(Can, Kor) - visuels / visual
Matthew Wolkow
(Can) - visuels / visual
Eric Dong Ho You
(Can, Kor) - son, musique / sound, music
 
Video interview: Caméra/camera et prise de son/ sound par/by
Lucile Parry-Canet
2019, ANG-ENG, 11 min 34 sec
 
La GRANDE RENCONTRE DES ARTS MÉDIATIQUES EN GASPÉSIE section, 2020's edition which I am the curator, has been suspended. In order to give a point of view of last year's edition, we are releasing an archive: an interview about A SEISMOLOGY OF REMINISCENCE, World Premiere, 2019, Percé.

                                                                                  De gauche à droite, left to right:

Eric Dong Ho You
Ivetta Sun Young Kang
Matthew Wolkow

Tuesday, March 17, 2020

Grande rencontre des arts médiatiques 2019


Il me fait plaisir d’assurer le commissariat de La Grande rencontre des arts médiatiques en Gaspésie 2019. Nous visons à créer un événement rassembleur centré sur les arts médiatiques et les pratiques expérimentales contemporaines qui en découlent. Présenter une programmation d’art médiatique en Gaspésie permet de décentraliser de manière rafraîchissante la création des pôles urbains.
Cette année, l’édition inclut un programme de court métrages, une table-ronde avec les artistes présents, des performances audio-visuelles en salle, un atelier sur l’expérimentation sonore dans un contexte audio-visuel et des interventions sonores in situ au abord de la plage de Percé. La Grande rencontre des arts médiatiques en Gaspésie encourage les artistes émergents et mi-carrières qui développent une production indépendante et une pratique exploratrice.

La programmation de la Grande rencontre cherche à élargir la réflexion critique sur la technologie et la société. Quelle soit analogique, numérique ou médiatique, la technologie est considérée comme un moyen véhiculant des idées, et non une fin en soi. Les œuvres sélectionnées articulent les thèmes suivants : archive, mémoire : explorations formelles, questionner la matière; interroger le paysage; La musique avant tout! La matérialité du médium, le retour à l’objet même, occupe une place importante au sein du programme de court métrages et des performances sonores de l’édition 2019.

Les réalisateurs et les artistes sonores explorent divers médiums. Certains exploitent la plasticité de l’image en mouvement à travers la pellicule 16mm ou la diapositive qui possèdent un grain palpable et poreux. Les images VHS et autres artéfacts qui appartiennent au passé, à une archéologie des médias, livrent des textures formelles inusitées tout en réactivant des archives et la mémoire. Le recyclage d’images fait aussi écho au détournement d’instruments acoustiques et électroniques.
La relation entre le sonore et le visuel sont également étudiée : les deux éléments s’alimentent et s’inspirent mutuellement, et parfois font place à la littérature et à l’imaginaire. Le sonore et le visuel questionnent aussi les lieux. La Grande rencontre offre différents contextes, soit immersif et in situ, afin d’expérimenter la dimension sonore. Les lieux physiques sont mis ainsi en valeur, le Centre d’art, architecture rustique, et le littoral de Percé. D’autres lieux sont mis en valeur sur le grand écran et renvoient à des pensées intimes, exprimées par le biais de la relation lieu et mémoire, lieu et temps, temps et développement urbain. Le lieu, c’est aussi un espace politisé : certaines œuvres engagent un discours sur la nature en prenant position sur des enjeux environnementaux.

Je tiens à saluer Jonas Mekas, cinéastre, poète, écrivain américain d’origine ukrainienne qui a décédé cette année. Cette figure culte de l’underground américaine, artiste passionné, a démontré que la spontanéité a le potentiel d’ouvrir à une grande créativité. Sa carrière, empilée de gestes du quotidien immortalisés par la caméra, nous livre une leçon de cinéma.

Merci à mes collègues et à tous les artistes impliqués dans cette 5e édition!

Esther Bourdages, Commissaire, Grande rencontre des arts médiatiques en Gaspésie, Percé
 
ARTISTES, édition 2019
Sylvain Aubé (Monnocone), Montréal LA DERNIÈRE MINUTE et UN SIMPLE VINYLE DANS L’AVION CHANGEA L’HISTOIRE DE L’UNDERGROUND AU QUÉBEC SHOW D’ADIEU DU MONNOCONE (2014-2019) | John Blouin, Matane, CAP AU PIRE | PERFORMANCE AUDIO-VISUELLE 
 

Anne-Marie Bouchard, Québec
ATOMES EN QUÊTE D’IMMATÉRIALITÉ | CINÉMA EXPÉRIMENTAL


Sylvain Chaussée, Toronto
ZEPHYR | PERFORMANCE AUDIO-VISUELLE

Charlotte Clermont, Montréal
PLANTS ARE LIKE POEPLE | CINÉMA EXPÉRIMENTAL


Adrian Gordon Cook, Toronto
ZEPHYR | PERFORMANCE AUDIO-VISUELLE

 
Alexandra Grimanis, Montréal
RHYTHM IN THE BACKSTROKE | CINÉMA EXPÉRIMENTAL

Frédéric Dallaire, Montréal
LE RÊVE D’IDA | ŒUVRE VIDÉO et ATELIER THÉORIQUE


Jennifer Dysart
CARIBOU IN THE ARCHIVE | CINÉMA EXPÉRIMENTAL

 GEUMEUM (Eric Dong Ho You), Corée du Sud, Montréal
A SEISMOLOGY OF REMINISCENCE | PERFORMANCE AUDIO-VISUELLE

Maryse Goudreau, Escuminc
DANS LE VENTRE DE LA BALEINE | DISPOSITIF AUDIO

Peter van Haaften, Montréal
SPIEL | PERFORMANCE SONORE IN SITU | Centre d’art de Percé et extérieur

Isabelle Hayeur, Montréal
DÉRIVE / ADRIFT | ŒUVRE VIDÉO


Kallima, France, Matane
PHOTOSENSIBLE | ŒUVRE VIDÉO | Centre d’art de Percé

Ivetta Sunyoung Kang, Corée du Sud, Montréal
A SEISMOLOGY OF REMINISCENCE | PERFORMANCE AUDIO-VISUELLE

Kathy Kennedy, Gaspé, Montréal
CAP AU PIRE | PERFORMANCE AUDIO-VISUELLE

Jinyoung Kim, Corée du Sud, Montréal
YOUR LONELINESS AND THIS SUSPENDED TIME | ŒUVRE VIDÉO

Michael Montanaro, Montréal
SPIEL | PERFORMANCE SONORE IN SITU | Centre d’art de Percé et extérieur

Katherine Nequado, Montréal
WAMIN | CINÉMA EXPÉRIMENTAL

Eric Normand, Rimouski
LA DERNIÈRE MINUTE | PERFORMANCE AUDIO-VISUELLE

Kevin Jung-hoo Park, Corée du Sud, Montréal
YOUR LONELINESS AND THIS SUSPENDED TIME | ŒUVRE VIDÉO

Barbara Sternberg, Toronto
THE EARTH IN THE SEA | CINÉMA EXPÉRIMENTAL


Ida Toninato, Montréal
SOUNDING THE OUTER WORLD | PERFORMANCE SONORE IN SITU | Extérieur, le long de la plage

 
Guillaume Vallée, Montréal
LE DERNIER JOUR DU PAPILLON DE LUNE | CINÉMA EXPÉRIMENTA L

Nien-Tzu Weng, Taïwan, Montréal
SPIEL | PERFORMANCE SONORE IN SITU | Centre d’art de Percé et extérieur

Anna Woch
L’ÎLE / THE ISLAND | ŒUVRE VIDÉO 

 
Matthew Wolkow, Montréal
A SEISMOLOGY OF REMINISCENCE | PERFORMANCE AUDIO-VISUELLE

 
Steven Woloshen, Montréal
RHYTHM IN THE BACKSTROKE | CINÉMA EXPÉRIMENTAL

Saturday, June 30, 2018




photo : Maxime Boisvert


Commissariat d'une exposition solo de Joshua Schwebel, A DREAM IN WHICH I AM YOU, Quartier Éphémère / Fonderie Darling, Montréal, 21 juin - 19 août 2018.

[English follows]

« La mémoire, pour lui, était un matériau vivant, non un ‘devoir’, et encore moins un objet pétrifié, fétichisé. »1

Dans la petite galerie de la Fonderie Darling, Joshua Schwebel propose une exposition conçue à partir d’une résidence de recherche qu’il a effectuée en 2015 à la Fondation du dramaturge polonais Tadeusz Kantor à Cracovie. Par le biais d’installations et d’un roman d’artiste, Schwebel intègre des références aux préoccupations conceptuelles et thématiques de Kantor pour interroger les enjeux de la transmission de la mémoire, des croisements narratifs, du déplacement, de la dislocation, de l’absence, de l’expérience et de la subjectivité.
Peintre, dramaturge, scénographe, metteur en scène et auteur polonais inclassable, Tadeusz Kantor (1915-1990) est l’une des figures majeures du théâtre au 20siècle. Pendant son séjour dans la maison de campagne de Kantor, Schwebel a effectué une série de gestes dissimulés et d’actions destinées à un public limité en s'inspirant du concept d’emballage, une forme artistique développée par Kantor afin de conserver, isoler et préserver la mémoire d’un traumatisme continu. L'artiste a ainsi caché un arrangement de fleurs séchées dans le grenier, un échantillon de poussière extrait du plancher de bois dans la chambre à coucher, des feuilles d’or à l’intérieur de la poche d’un pantalon de Kantor suspendu dans une penderie, etc. L’exposition à la Fonderie Darling restitue ce passage dans l’intimité de Kantor à travers une constellation de gestes symboliques qui font écho à la pratique du dramaturge, mais aussi au vocabulaire esthétique de l’artiste Benny Nemerofsky Ramsay qui devait à l'origine accompagner Schwebel à la résidence en Pologne en tant que collaborateur. Lorsque Nemerofsky s’est de lui-même désisté de la résidence, Schwebel s’est approprié son absence pour en faire un emballage qui exprime et contient l'absence de Kantor. Kantor devient ainsi une figure emblématique de notions liées à la transmission de la mémoire : l’idée de l’héritage de Kantor implique une perte et ce qui remplace ou véhicule cette perte constitue le véritable sujet du projet de Schwebel.
L'artiste aménage la galerie comme un espace scénique dédié à la présentation des traces de ses interventions et de son expérience personnelle, tout en établissant un jeu subtil de relations entre les objets qui renvoient à son histoire personnelle en Pologne et ceux qui évoquent la mémoire collective de Kantor. Loin d’un transfert littéral, l'artiste reconstitue de mémoire des fragments de la maison, crée des constructions éphémères en papier mâché, regroupe des photographies, des livres, des documents, ainsi qu’un échange épistolaire avec Nemerofsky. Ces objets s’entrelacent à des fils narratifs qui font partie d’un processus ancré dans l’expérience de Schwebel dans la maison de Kantor et à Cracrovie. À l’image de Kantor, Schwebel pratique un art informel, non figé, en constante recherche, dépourvu de hiérarchie entre les médiums et les objets, relevant d’une esthétique arte povera.
Esther Bourdages


Scarpetta, Guy, Kantor au présent, Arles, Actes Sud, 2000, p. 11.


“Memory, for him, was a living material, not a ‘duty,’ and even less a petrified, fetishized object.”1


Joshua Schwebel’s exhibition in the Darling Foundry’s small gallery was conceived during a research residency that he undertook in 2015 at the Tadeusz Kantor Foundation in Krakow. Through installations and an artist’s novel, Schwebel explores, by way of embedded references to Kantor’s conceptual and thematic preoccupations, the issues involved in the transmission of memory, narrative intersections, displacement, dislocation, absence, experience, and subjectivity.

Tadeusz Kantor (1915-1990), whose work evades classification, was a Polish painter, playwright, set designer, director, and author, and one of the major theatre artists of the twentieth century. During his stay in Kantor’s country house, Schwebel performed a series of hidden gestures and actions for small audiences, inspired by the concept of emballage, an artform developed by Kantor to keep, isolate, and preserve the memory of a continuing trauma. Schwebel arranged dried flowers in the attic, extracted the dust from between the floorboards in the bedroom, lined the pockets of a pair of pants in gold fabric, which he hung in a wardrobe in the bedroom, and more. The exhibition in the Darling Foundry reconstructs Schwebel’s stay in Kantor’s intimate space through a constellation of symbolic gestures that echo both Kantor’s practice and the aesthetic vocabulary of Benny Nemerofsky Ramsay, the artist who initially accompanied Schwebel as a collaborator on the residency in Poland. Upon Nemerofsky’s autonomous withdrawal from the residency, Schwebel appropriated his absence, transforming it into an emballage that expresses and contains Kantor’s absence. Kantor thus becomes a figure emblematic of notions linked to transmission of memory: the idea of Kantor’s heritage implies a loss, and that which replaces or conveys this loss is the true subject of Schwebel’s project.

Schwebel arranges the gallery as a stage set for the presentation of the traces of his interventions and his personal experience, and at the same time he establishes subtle relations between the objects that refer to his personal history in Poland, and those evoking the collective memory of Kantor. Far from creating a literal transfer, the artist reconstructs fragments of the house from memory, creates ephemeral structures out of papier mâché, and groups together photographs, books, documents, and an epistolary exchange with Nemerofsky. These objects are intertwined with narrative paths that are part of a process anchored in Schwebel’s experience in Kantor’s house and in Krakow. Like Kantor, Schwebel practises an informal, mobilized art, in a constant search, with no hierarchy among media and objects, falling within an arte povera aesthetic.

Esther Bourdages


Guy Scarpetta, Kantor au présent (Arles: Actes Sud, 2000), 11 (our translation).

REVUE DE PRESSE / PRESS REVIEW
Amber Bergson, Joshua Schwebel, Canadian Art Magazine, August 16, 2018.
https://canadianart.ca/reviews/joshua-schwebel/

Jérôme Delgado, Quelque part autour d'un volcan, Le Devoir,  7 juillet 2018.
https://www.ledevoir.com/culture/arts-visuels/531813/critique-quelque-part-autour-d-un-volcan